Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sanguine et ses lectures
Sanguine et ses lectures
Publicité
Sanguine et ses lectures
Archives
7 décembre 2017

La brume en août

brume en aout

Je viens à peine de tourner la dernière page de ce livre de Robert Domes et il m'est difficile de masquer mon émotion. Je l'ai attaqué lorsque je l'ai reçu (j'en profite pour remercier Astrid et la maison d'édition pour cet envoi très rapide) mais j'ai dû le mettre en pause pour mieux le reprendre ensuite. Cette période est compliqué pour moi et ce bouquin était trop dur à lire. Mais heureusement, j'ai pu me replonger rapidement dans l'histoire d'Ernst et je peux vous garantir que ce jeune garçon restera très longtemps gravé dans ma mémoire ...

Allemagne, 1933. Ernst Lossa vient d'une famille de Tziganes. Les services sociaux l'arrachent à sa famille et le placent dans un orphelinat. Là, le jeune enfant se débat entre les promesses de revoir ses parents et la difficile adaptation à son nouvel environnement. Quoi qu'il fasse, il est jugé comme un enfant à problèmes car ce qui plane sur lui, c'est le regard des adultes qui le jugent " issu d'une race inférieure ". Il sera transféré plusieurs fois d'institution en institution, jusqu'à être interné dans un hôpital psychiatrique. Commence alors son court voyage vers la mort. Cet enfant, parfaitement sain de corps et d'esprit, gentil, résilient, ne pourra jamais comprendre cette grande faute qu'on lui reproche.

Quand j'ai attaqué ma lecture, je pensais qu'on allait me proposer encore une histoire se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale et mettant en scène les atrocités nazies. Un peu bêtement, je dirai que j'en ai l'habitude puisque je lis beaucoup de livres sur ce sujet. Mais là, tout est très différent. On ne m'a pas raconté la vie dans les camps. On m'a raconté la vie d'un petit garçon arraché à ses parents de façon totalement arbitraire par un régime totalitaire qui avait décidé qu'être tzigane, c'était mal !

J'ai été terrifiée par tant de violence, la façon dont le petit garçon est enlevé à sa famille m'a paru tellement dénuée de sentiments. Puis ensuite il est balloté de centre en centre, d'orphelinat en instition ... Pour finir dans ce terrible hôpital psychiatrique (la description des electrochocs m'a mené au bord du vomissement ...) alors qu'il n'a aucun souci d'ordre mental. Le problème de Ernst est qu'il ne peut pas se retenir de voler tout ce qui lui passe sous la main. Aux yeux du régime nazi, ça en fait un associal qu'il faut placer en institution pour le bien de la société ... Au fil des pages, je me suis attachée à Ernst et j'ai été révoltée par les traitements qu'on a lui infligé.

La fin m'a complétement bouleversée, j'ai ressenti une boule dans la gorge face à tant d'injustice. J'ai été épatée de la clairvoyance avec laquelle Ernst a su exposer son destin à Max, l'infirmier devenu au fil du temps son ami. C'était d'une tristesse sans nom. J'ai apprécié la post face de l'auteur qui nous permet de mieux comprendre le contexte dans lequel il a rédigé son récit. Bravo aussi pour le glossaire final qui regroupe toutes les expressions allemandes, c'est bien utile pour les lecteurs qui ne parlent pas cette langue.

Un livre très difficile à lire mais essentiel pour ne pas oublier ...

Lu dans le cadre du Challenge des 100 romans ...

(133/100)

100romans

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité