Jolis jolis monstres

Habituellement, je ne suis pas très branchée rentrée littéraire. Mais là, je ne sais pas ... j'ai eu l'opportunité de recevoir ce roman de Julien Dufresne-Lamy grâce aux éditions Belfond et je l'ai demandé. Le résumé m'a mis l'eau à la bouche ! J'avais très envie de découvrir un univers à des années lumière du mien. Je remercie donc Belfond pour cet envoi rapide !

Au début des années sida, James est l'une des plus belles drag-queens de New York. La légende des bals, la reine des cabarets, l'amie fidèle des club kids et des stars underground. Quand trente ans plus tard il devient le mentor de Victor, un jeune père de famille à l'humour corrosif, James comprend que le monde et les mentalités ont changé.

Pour moi, l'univers drag queen (car c'est là dedans que nous allons évoluer au fil des 416 pages) se résumait à la chanson "Let me be a drag-queen" d'un groupe dont j'ai même oublié le nom aujourd'hui. C'était juste des mecs aux traits hyper fins, peut-être et sans doute homo, qui se déguisaient en femmes et que je trouvais super beaux et déjantés. Et puis, c'était un phénomène années 80 ... je les avais relégués au fond d'un coin de ma tête.

Grâce à ce roman très bien construit, je me suis rendue compte que j'avais presque tout faux ! Je suis très contente que l'auteur se soit penché sur cette folle histoire des monstres. On va suivre deux destins parallèles qui vont finir par se croiser (je ne vous dirai ni quand ni comment). Commençons par James, un vieux monsieur dont on va découvrir l'histoire complétement dingue ! J'ai beaucoup aimé l'accompagner dans sa jeunesse, j'ai beaucoup appris sur le phénomène drag-queen à travers l'histoire de James "Lady Prudence". C'était passionnant mais très triste à la fois. Car Lady Prudence noue de solides amitiés qui viendront se briser à cause de l'épidémie de sida qui fait son apparition. Le décompte du nombre de ses ami(e)s et connaissances mortes du sida m'a fait dressé les cheveux sur la tête. C'est horrible qu'un tel fléeau se soit abattu sur notre monde. James, c'est un personnage attachant, il se dégage de lui une chouette philosophie de vie.

En parallèle, nous allons faire la connaissance de Victor qui est un latino vivant en Californie et qui semble bien loin de l'univers strass et paillettes. Victor, c'est un peu l'archétype du macho : marié, il a passé son adolescence à jouer des poings dans des gangs. Victor, c'est un personnage plein de surprises et je l'ai tout bonnement adoré. J'étais très curieuse du destin que l'auteur allait lui réserver. Il est très attachant parce qu'il est complétement atypique. Je croisais les doigts pour qu'il ne lui arrive rien de mal.

J'ai été très enthousiasmée par cette lecture qui change un peu de tout ce qu'on peut trouver lors de la rentrée littéraire. Ce livre a un grain de folie mais il fait également beaucoup réfléchir sur la condition homosexuelle, sur les ravages du sida et sur l'importance d'être bien dans ses baskets (dans ses Louboutin peut-être aussi). Le récit est bien construit, c'est rythmé et fluide. C'est lumineux et plein d'espoir ! Je n'ai pas vu les pages se tourner. Mention spéciale pour le petit cahier de photos qui permet de mettre un visage sur des noms. Ca permet aussi de réaliser que l'intégralité du roman n'est pas qu'une fiction, que des personnes ont réellement fait cette histoire.

Une jolie jolie découverte que je vous conseille sans hésiter !

Comments

[Mahault]

Je l'ai dans ma PAL, hâte de le lire, les premiers retours sont extrêmement positifs !