Un coin de parapluie

Je ne lis pas beaucoup de littérature estampillée terroir, je ne connais pas très bien le genre et je dois avouer que ça ne m'attire pas tellement. Mais de temps en temps, un résumé me passe sous le nez et me tente bien. C'est le cas de ce bouquin de Sylvie Baron qui me disait bien, apparemment on va me parler de secret de famille et ça, j'adore ! Un grand merci aux Editions Calmann Levy pour m'avoir permis de lire ce livre !

À Vic-sur-Cère dans le Cantal, la villa Médard en impose par son élégance, ses secrets bien gardés, ses vies forgées autour de l’industrie du parapluie et d’une femme d’affaires exceptionnelle, Hélène Vitarelle. Remarquable dirigeante, au tempérament violent et à l’amour exclusif, elle fait trembler le personnel, plier sa famille, courber les échines. Son assassinat est un coup de tonnerre. Tout accuse son gendre, Jacques Naucelle, qui se suicide en prison, signant ainsi l’aveu de sa culpabilité. La seule à être persuadée de son innocence est sa maîtresse, Nina. La jeune femme ne voit qu’une personne capable de faire éclater la vérité : sa tante Joséfa.

Tout a mal commencé avec cet ouvrage, j'ai vraiment pris un mauvais départ. Ca paraitra peut-être un peu crétin à certain(e)s mais en l'espace de 6 pages à peine l'auteure dénigre l'institution pour laquelle je travaille. Une première allusion déplaisante, bon ça passe encore mais quelques pages plus loin, elle récidive en s'en prenant cette fois directement aux personnes qui y travaillent. Elle qualifie les agences de "nid d'incapables" ... Merci madame Baron pour ce charmant compliment ! Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir viser par vos mots (même si je sais qu'on va me répondre que ce sont les pensées du personnage et pas de l'auteure ...) et je dois dire que ça m'a mis de travers et dans de mauvaises dispositions pour la suite de ma lecture.

Surtout que bon ... j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. J'avais peut-être des attentes un peu élevées puisqu'à la lecture du résumé, je m'étais imaginé une petite ambiance à la Chabrol que je n'ai pas vraiment retrouvé au cours de ces 336 pages. J'ai même parfois trouvé le temps un peu long. Je me suis pas mal ennuyée je dois dire, certains passages m'ont barbé et je ne les ai pas trouvé essentiels pour la compréhension de l'intrigue. Le texte n'est pas très aéré, les dialogues ne sont pas assez nombreux et fluides à mon goût. Ce n'est pas du tout mal écrit, au contraire, mais ça ne correspond pas à mes goûts, je préfère les plumes un peu plus enlevées et rythmées.

J'ai cependant bien aimé les personnages et les relations qui les unissent. Ils sont bien travaillés et très crédibles. Les relations entre Hugo et Sophie m'ont beaucoup plu, j'ai aimé les voir évoluer. J'ai également bien aimé les relations entre Hugo et Nina, même si leur histoire est un peu cousue de fil blanc. C'est sans doute grâce aux personnages que je suis allée au bout de mon livre (le petit Fréderic est juste adorable), sinon je pense que les longs passages descriptifs auraient eu ma peau. Les secrets de cette riche famille d'industriels m'ont également séduite. C'est un bon point ! Le dénouement m'a surpris, je n'avais rien deviné et ça, j'aime bien me faire trimballer.

Une lecture en demie-teinte mais qui vaut le coup pour sa galerie de personnages ...