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Sanguine et ses lectures
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15 août 2020

Vous n'aurez pas les enfants

les enfants

Je dévore tout ce qui me tombe sous la main et qui traite de la Déportation. C'est pourquoi j'ai eu envie de découvrir cet essai de Valérie Portheret dès que mon regard s'est porté sur lui. En plus, ce texte porte sur le camp de Vénissieux et je suis originaire de ce coin de la France alors, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre. Je remercie les Editions XO pour m'avoir permis cette découverte (et je m'excuse d'avoir un peu traîné pour rendre ce billet).

Nuit du 28 au 29 août 1942. Des membres d’œuvres sociales présents dans l'enceinte réussissent à convaincre les parents d'abandonner leurs enfants et de les confier à une association, l'Amitié chrétienne, seule façon de les sauver de la déportation.
Malgré les cris, les pleurs, les tentatives de suicide des mères, 108 enfants vont être séparés de leurs parents et exfiltrés du camp.
De leur côté, 545 adultes sont conduits en autocar par les gendarmes à la gare de Saint-Priest, direction Drancy, puis Auschwitz où la grande majorité d'entre eux sera gazée. Dans les heures qui suivent, la police lance une chasse pour retrouver ces enfants cachés dans un ancien couvent. Mais dans des tracts, la résistance prévient : "Vous n'aurez pas les enfants."

L'auteure nous propose ici un extrait de sa thèse et c'est passionnant. Elle va nous entraîner dans un véritable tourbillon, le lecteur va découvrir plusieurs enfants dont on va suivre le parcours pendant ces quelques jours où un immense sauvetage va se mettre en place dans toute la région lyonnaise. Lyon, le Vercors ... autant de lieux de Résistance dans cette région de France. J'ai découvert un réseau dense et bien organisé qui va pouvoir venir en aide aux familles et sauver la vie de nombreux enfants.

Ce livre est en fait un devoir de mémoire, il ne faut pas oublier ce genre d'atrocités et d'actes héroïques d'autant que je ne connaissais pas bien ce fait historique alors que j'ai grandi dans le coin. C'est important de continuer à en parler et d'éduquer les plus jeunes pour que de telles choses ne se reproduisent pas. En plus, c'est bien écrit et c'est très agréable. J'ai eu l'impression de lire un roman, Valérie Potheret a une plume addictive et m'a tenu en haleine. J'avais très envie de savoir si les enfants allaient pouvoir être sauvés. On apprend des tas de choses sur la période, sur l'organisation d'un réseau de Résistance. C'est passionnant.

Et puis, bien entendu (et heureusement parce que ça donne du corps à l'ensemble !), l'auteure nous propose des photos. Je les ai trouvé très touchantes, elles m'ont mis les larmes aux yeux. C'était très émouvant de pouvoir mettre un visage sur les noms qu'on a suivi tout au long du récit. J'ai été touchée en plein coeur en regardant ces petits visages et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'horreur que ça a dû être de se retrouver séparé des parents protecteurs qui ont dû faire le beau des sacrifices pour permettre aux enfants de vivre ...

Un récit prenant et essentiel, un devoir de mémoire.

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