La rue qui nous sépare

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre jusqu'à la proposition de Babelio. J'ai trouvé que la couverture était chouette, elle donne vraiment envie de savoir ce que le bouquin a dans le ventre. Et puis le résumé était plutôt tentant lui aussi alors j'ai répondu que j'étais partante pour cette lecture et j'ai eu la chance d'être retenue. Un grand merci à Babelio et aux Editions Hachette pour l'envoi de ce livre.

Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident. Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. Entre eux, il y a le froid, la société ; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser.

J'ai lu tellement de bons avis sur ce premier ouvrage de Célia Samba que je voulais moi aussi succomber aux charmes de Mia et Tristan et me retrouver projetée dans un tourbillon de belles choses. Hélas, si j'ai apprécié globalement ma lecture je suis tout de même bien loin du coup de coeur. Peut-être est ce parce que je suis un peu trop vieille pour ce genre de livre ? Je ne sais pas. Toujours est-il que je n'ai pas apprécié Mia, le personnage central de cette histoire. J'ai eu l'impression qu'elle était une girouette et j'ai parfois eu du mal à la suivre. Elle semble ne pas savoir ce qu'elle veut, on suppose qu'elle a un lourd passé mais l'auteure n'est pas parvenue à me la faire aimer. Et puis j'ai trouvé qu'elle faisait vraiment une fixette sur le physique du jeune SDF, ça m'a un peu agacé. Si il avait été laid, elle ne lui aurait jamais apporté une crêpe ? Seuls les beaux méritent de l'attention ? Les personnages secondaires n'ont aucun intérêt. Seul Tristan a éveillé un peu de curiosité chez moi, je l'ai trouvé très attachant mais l'auteure en fait des caisses quant à son passé. Elle aurait pu lui rajouter encore plus de tares, je suis convaincue qu'elle l'aurait fait.

Finalement, je pense que j'ai trouvé l'ensemble trop mièvre, trop plein de bons sentiments auxquels on ne croit pas toujours. Célia Samba a certes fait l'effort de placer son histoire dans la triste réalité que beaucoup connaissent malheureusement en ces temps incertains mais je pense qu'elle a un peu enjolivé le quotidien des personnes sans abri. Je ne suis pas bien placée pour critiquer car j'ai la chance d'avoir un toit au-dessus de la tête, je pense cependant que la misère que connaissent ces pauvres gens est bien plus grande que celle décrite dans le livre.

L'écriture est assez scolaire, ça se lit facilement. Le récit est rempli de pathos, de sentiments qui dégoulinent et j'ai levé les yeux au ciel plusieurs fois. Peut-être que le texte est un poil trop long, tout s'essouffle au bout d'un moment et on a la sensation de tourner en rond. J'aime assez l'idée de proposer des fins alternatives à cette histoire, ça donne un petit côté original et ça permettra aux plus optimistes des lecteurs de quitter le livre sur une note peut-être un peu plus guillerette. En ce qui me concerne la "première fin" me convient parfaitement et m'aurait amplement suffit.

Un sujet original, rarement traité en littérature jeunesse mais qui ne m'aura pas convaincu autant que je l'aurai voulu ...