Mourir au monde

Il existe des livres dont on n'a pas entendu parler mais qui, au détour d'un rayon de bibliothèque, donnent envie d'être lus. C'est le cas avec Mourir au monde dont je n'avais même pas idée de l'existence. Mais le titre et la couverture épurée m'ont donné envie d'en savoir un peu plus alors je l'ai embarqué dans mon sac ...

Sœur Anne ne s’est jamais véritablement adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis vingt ans. Lorsque la mère supérieure la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante de 20 ans, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier. Très vite la relation entre les deux femmes dépasse le cadre de la formation de la postulante. Pour toutes les sœurs, la venue de Jeanne est une bouffée d’air frais, mais pour sœur Anne, elle se revêt d’un enjeu existentiel qui lui fait entrevoir la possibilité de ressaisir le sens de sa vocation et de se retrouver elle-même …

Nous avons là le premier roman de l'auteure et je trouve qu'elle n'a pas forcément choisi un sujet facile. Nous allons faire la connaissance de Soeur Anne au sein de son couvent. Avouez que c'est plutôt original, je n'ai pas beaucoup lu de livres se déroulant exclusivement au sein d'une communauté religieuse (d'ailleurs si vous avez des titres, hors "Nom de la rose", je suis preneuse). Nous pénétrons donc dans cette communauté de femmes cloitrées où tout est feutré et un peu secret, j'ai parfois eu la sensation de me poser en espionne.

Soeur Anne va devoir prendre sous son aile une jeune postulante et c'est à ce moment-là que tout va basculer. Je ne me suis pas attachée aux personnages, sans doute parce que ses femmes ayant répondu à l'appel de Dieu sont bien trop éloignées de moi. J'ai tenté de comprendre, je n'ai pas toujours très bien réussi. J'ai cependant beaucoup aimé que Claire Conruyt fasse de ses héroïnes des "vraies" femmes avec leurs travers et non pas des sortes de saintes dont la vie au couvent est parfaite. Non, Soeur Anne est pétrie de doutes et de questions et ça la rend vraiment humaine.

Si j'ai trouvé quelques longueurs qui ont un peu essouflé ma lecture, je dois bien reconnaitre que la plume de l'auteure est maitrisée et belle, parfois même un peu poétique. C'est très agréable à lire. Je serai curieuse de me pencher sur son prochain livre.

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