La race des orphelins

Lorsque j'ai découvert le résumé de ce livre dans un communiqué de presse, j'ai su qu'il fallait que je lise ce bouquin. Forcément, on va me parler d'enfant dans le IIIème Reich alors je ne pouvais pas passer à côté. Un grand merci aux Editions Belfond qui m'ont permis de faire cette découverte qui fait un peu froid dans le dos.

Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l’homme engagé pour écrire son histoire apprend qu’elle a 76 ans, qu’elle sait à peine lire, à peine écrire. Qu’elle ne connaît rien de ses parents, ne se souvient plus guère de son enfance. Il comprend que sa vie est irracontable mais vraie. Pourtant, Hildegard Müller est loin d’être amnésique. Elle est simplement coupable d’être née en 1943, de géniteurs inconnus mais bons aryens, dans un Lebensborn, ces pouponnières imaginées par le Troisième Reich pour multiplier la "race supérieure".

Mais quelle lecture que celle-ci ! J'ai d'abord été déstabilisée par la courte taille des chapitres avant d'intégrer le fait que l'auteur nous proposait en fait le journal de Hildegard, une vieille dame qui va nous raconter les mystères qui entourent sa naissance. C'est un texte fort et percutant qui nous attend dans ces pages. Hildegard est une enfant des Lebensborn, ces pouponnières du Reich qui devaient produire des enfants parfaits. La littérature ne s'est pas beaucoup penchée sur le cas de ces "fontaines de vie" (ou bien je ne suis pas tombée sur les bons bouquins, je suis preneuse si vous en connaissez) alors, à chaque fois que je dégote un livre qui en parle, je le dévore.

Hildegard n'a pas réussi à se construire et à passer outre cette naissance entourée de nombreuses zones d'ombre. En même temps, comment peut-on grandir sans connaitre l'identité de ses parents, sans même connaitre son véritable nom ... Grandir sans amour ne produit rien de bon. En plus, elle porte comme un stigmate sa qualité d'enfant Lebensborn, elle nous raconte le rejet, la haine ou le dégoût qu'elle croit lire dans les yeux des gens qu'elle rencontre. Au final, les enfants Lebensborn sont comme un symbole du IIIème Reich ...

Ce bouquin est rapide à lire mais il va laisser une trace dans la mémoire des lecteurs, j'ai terminé ma lecture il y a quelques jours déjà et pourtant, Hildegard est toujours dans un petit coin de ma tête. C'est une lecture marquante qui fera dresser les petits poils de la nuque des personnes qui se pencheront sur lui. J'espère qu'il aura du succès car il le mérite. La plume de l'auteur est précise et mordante, son héroïne crie sa rage et son désespoir à la face du monde. C'est violent, c'est fort.

Je vous encourage à découvrir ce livre qui saura vous interpeller ...