Malevil

Lorsque j'étais petite fille, je me souviens avoir vu quelques minutes, une dizaine au plus, d'un film qui portait ce titre et qui m'avait fait peur. Je m'étais dit que je le reverrai quand je serai grande. Depuis, je n'ai pas revu le film mais j'ai lu le livre dont il est librement inspiré (tellement librement que Robert Merle n'a pas souhaité que son nom figure au générique). Bref, je suis bien contente d'avoir enfin lu cette histoire.

Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur "nid crénelé" ?

Je regrette vraiment d'avoir mis autant de temps à me lancer dans cette lecture. C'est un classique de la littérature SF qui bénéficie de la plume délicieuse de Robert Merle. Je me suis régalée, il n'y a pas d'autre mot. Pourtant c'est un vieux bouquin, je crois que la première édition date des années 60, mais il n'a pas pris une ride tant au niveau de la narration qu'au niveau de l'histoire.

Comment survivre à une bombe nucléaire ? C'est ce que l'auteur va tenter de nous raconter ici, à travers le récit d'Emmanuel, le propriétaire du château de Malevil. Le récit n'est, du coup, peut-être pas tout à fait objectif mais il est pondéré par les notes de Thomas, un autre survivant. Tout débute lorsqu'un groupe d'amis et quelques membres du personnel de Malevil se retrouvent dans une cave du château pour une dégustation et qu'une vague de chaleur extrêmement intense semble se propager à l'extérieur.

Robert Merle nous transporte alors dans une communauté qui doit survivre et réapprendre à vivre sans tous les moyens modernes. Les survivants doivent s'organiser en mini société, cela soulève des questions et des désaccords. C'est passionnant d'assister à toute sorte de réactions humaines, de voir les évolutions de chacun. Il faut survivre coûte que coûte et faire face aux diverses attaques. C'est un récit très humaniste en somme, dont les personnages sont tous très attachants. Malevil, c'est un petit coin de campagne et l'auteur sait bien le retranscrire avec le patois local. Le lecteur est totalement immergé dans ce bout de France qui tente de refaire surface après une catastrophe. Sur "L'Evenement" en lui-même, on ne saura pas grand chose mais c'est tout à fait secondaire.

Malevil, c'est environ 650 pages de bonheur ! Foncez !

Comments

[ta d loi du cine]

Paru en 1972... Je me rappelle avoir fait mon premier "exposé" en cours de Français, en 3e (au collège!), alors que c'était l'année où les événements étaient censés se dérouler (très peu d'années après la parution...).

Relu régulièrement depuis (même si je me suis ensuite plongé dans le suivi des 13 ou 14 tomes de Fortune de France et fur et à mesure de leur parution, jusqu'à la mort de Robert Merle...

Pour le "survivalisme": ce qui différencie Malevil de, par exemple, La route, c'est qu'on voit une petite communauté chercher à s'organiser...