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Sanguine et ses lectures
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Sanguine et ses lectures
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7 août 2018

Bakhita

bakhita

J'ai beaucoup entendu parler de ce livre lors de sa parution, les critiques étaient plus qu'élogieuses. Alors, comme à mon habitude, je m'en suis détournée et je n'ai pas eu du tout envie de le lire. C'est toujours comme ça, les livres à grand battage me font peur. J'ai attendu que ça se calme et que ma collègue avec qui j'échange souvent sur la lecture (sans doute une des rares de l'agence qui lise !) m'en parle avec beaucoup d'entousiasme et me conseille de m'y mettre enfin. Le livre étant dans ma PAL numérique, je l'ai donc sorti.

Bakhita, née au Darfour au milieu du XIXe siècle, est enlevée par des négriers à l'âge de 7 ans. Revendue sur un marché des esclaves au Soudan, elle passera de maître en maître, et sera rachetée par le consul d'Italie. Placée chez des religieuses, elle demande à y être baptisée puis à devenir soeur.

C'est donc l'histoire vraie de Bakhita qui va nous être racontée dans ce gros bouquin de 455 pages dans sa version papier. On rencontre notre héroïne alors qu'elle est encore enfant et qu'elle vit dans son village en Afrique aux côtés de sa mère et de sa soeur jumelle. J'ai eu du mal à apprécier toute la partie consacrée à sa petite enfance parce que je n'ai pas apprécié le style utilisé par l'auteur. Je pense qu'elle souhaitait se mettre dans la peau d'une enfant de 7 ans mais ça ne l'a pas fait avec moi. L'écriture hachée et répétitive ne m'a pas du tout convaincue.

Heureusement, tout finit par s'arranger pour le style de la narration mais aussi pour Bakhita mais ça, je vous laisserai le découvrir par vous-même. L'auteure n'épargne rien à ses lecteurs des horreurs vécues par les esclaves. Je pense notamment à un passage avec un bébé qui n'arrête pas de pleurer sur le chemin et qui m'a soulevé le coeur. Préparez vous à être confronté à l'homme dans tout ce qu'il a de plus moche !

Je me suis attachée à Bakhita, mais seulement lorsqu'elle devient adolescente, je dois sans doute avoir un coeur de pierre, je ne sais pas. Pourtant, son côté toujours très naïf m'a parfois tapé un peu sur les nerfs, je me suis demandé quelquefois si elle apprenait de sa vie, si elle en était capable. Je sais que c'est méchant de porter un tel jugement sur une personne (réelle en plus, pas seulement un personnage de fiction) mais le fait qu'elle n'apprenne pas à parler, lire et écrire assez vite m'a interpellé. J'ai également été un peu ... pas choquée mais presque ... par la façon dont les gens en Italie s'adresse à Bakhita. Ils l'appellent presque tous "négresse" et c'est un terme que je trouve plutôt irrespectueux.

Mais j'ai beaucoup aimé le message que j'ai cru déceler dans ce livre, le fait que malgré un début de vie chaotique et difficile, il est toujours possible de s'en sortir malgré tout. C'est vraiment un récit rempli d'espoir et de foi en l'humanité (et pourtant, comme je le disais j'ai vraiment souffert avec les passages chez les négriers).

Un beau récit de vie qui redonne un peu confiance en l'être humain ...

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Commentaires
M
Pour ma part, j'ai aimé la narration justement. Comme toi, j'ai été marquée par la façon dont Bakhita est traitée et par le racisme ambiant... Je trouve que ce qui frappe, c'est qu'il s'exprime au-delà de la "malveillance" : il y a des gens qui se veulent bienveillants mais qui, néanmoins, ont une foule de préjugés racistes.
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